L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S

27.2.12

"Give me my life back or give me death"

Au début de l'année, The Chap ont sorti un cinquième LP. Ils sont aussi partis en tournée et nous avons suivi tout cela sans en parler. Puis, à force de cuisiner sur "Rythm King", de passer l'aspirateur au son de "Running With Me" et de chanter "Hands Free" sous la douche, on s'est dit qu'il valait mieux leur consacrer un article - histoire d'avaler la pilule en douceur avant de se faire étriper par des colocs exaspérés.

THE CHAP
We Are Nobody

Nous ne sommes personne.
En vrai, au vu des goûts musicaux desdits colocs, il n'y a aucune raison valable pour qu'ils attentent à mes jours. Il faut bien que quelqu'un fasse quelque chose pour la culture dans cet appartement. Mais venons en à We Are Nobody puisque c'est lui le principal incriminé. Cinquième album du quintette germano-greco-briton, l'objet de la discorde n'est certes pas la meilleure production du groupe à ce jour mais mérite tout de même qu'on s'y attarde. Paru peu après le best of (hautement recommandable) We Are The Best, We Are Nobody remet les choses à plat. Plus unifié et fluide que les précédents, l’ensemble toujours pop et grinçant est cette fois ci au service de textes mélancoliques. En effet, le spleen de The Chap se traduit moins dans leur grand sens harmonique que dans le récit désabusé d'une visite chez une grande tante ("What Did We Do"). Bien sûr, les morceaux sont un peu moins brouillon et "punks" que sur Ham par exemple. Mais on ne peut pas vraiment dire que The Chap se sont calmés. Ils ont juste redémarré sur un pied un peu plus propre et épuré, voilà tout. Du moins, ce sens du décalage caractéristique qui leur fait insérer comme un truc bizarre entre les mélodies pétillantes et immédiatement identifiables est toujours là. Avec leur air faussement sérieux The Chap n'ont pas fini de nous charmer.



"This is a commercial pop song and your gonna like it"

Comme on peut s'en douter, un tel groupe n'excelle pas seulement en CD. En tout cas, notre récente expérience au Rocking Chair en témoigne : sur scène, The Chap, c'est de la bombe. Apparaissant comme une brochette d'hurluberlus en short, les musiciens ont eu un peu de peine à faire sautiller le public suisse (comme toujours) très timide. Mais peut être que l'inertie était la bonne attitude pour apprécier la richesse de la musique. Un crissement de bouteille PET samplé par ci, un massacre de violoncelle et violon par là - le groupe ne lésine pas sur les détails. Un perfectionnisme que l'on retrouve également dans les incroyables mimiques du batteur Keith Duncan ainsi que dans les chorégraphies des autres, toujours en phase avec les paroles des chansons (mention spéciale à "They Have A Name" où l'on se déhanche façon Justin Timberlake). Nous avons particulièrement aimé le bien nommé "Ethnic Instruments" (Mega Breakfast, 2008) ainsi que le rappel "Woop Woop" (Ham, 2005) et "Fun and Interesting" (Mega Breakfast, 2008). Et puis le final sur un larsen interminable lors duquel tout le monde est resté figé - une preuve de plus (s'il en faut) de leur humour désarmant. Enfin, inutile de préciser qu'on a regretté que ce soit fini. On se consolera en lisant leur blog qui relate notamment des anecdotes de tournée. On y trouve aussi des bonus tels que cette vidéo documentant l'arrivée du groupe en Suisse. Décidément, The Chap sont tarés et complètement parfaits.